Le canal de Panama à bord d’un navire

Une merveille d’ingénierie

L'experte en voyage

Marlise Eijking

L’experte en croisières travaille depuis environ 30 ans dans le secteur du tourisme. En 1997, après avoir parcouru le monde pendant 8 années comme guide touristique, elle revient s’installer en Suisse et fut bientôt « victime » du virus des croisières. Depuis, Marlise Eijking élabore avec passion pour Kuoni Cruises des concepts de croisière décalés sur toutes les mers du globe.

Ouvrage artificiel de 82 km, le canal de Panama relie Balboa, un district de la ville de Panama, à Colón sur la côte caribéenne de l’Atlantique. Il a été inauguré le 15 août 1914 et vient donc de fêter ses 100 ans. Ce raccourci constitue un pas de géant pour le commerce maritime, car il permet aux navires d’éviter un détour de 15 000 km par le cap Horn. 



Les travaux de construction, qui se sont déroulés de 1906 à 1914, ont exigé un lourd tribut : plus de 5 500 décès par accident ou des suites d’une maladie. Depuis son ouverture, le Canal n’est pas resté à l’écart des évènements mondiaux et ce n’est qu’en 1960 que les États-Unis ont accepté que le drapeau panaméen soit hissé à côté du drapeau américain dans la zone du canal. Et il a fallu attendre l’aube du nouveau millénaire pour que le canal de Panama soit vraiment restitué aux « Panameños ». Tôt le matin, il n’est pas encore 7 heures. Notre navire, le Norwegian Pearl, est accosté dans la baie de Panama City. Le ciel est d’un bleu profond. Le soleil se lève lentement à l’horizon ; sur notre droite, une légère brume habille le sommet des gratte-ciels. Dans la baie, une multitude de cargos attendent l’autorisation d’emprunter le canal. Notre capitaine nous a informés que nous avions le créneau de 7 heures. Autant dire qu’il faut être matinal. La température extérieure atteint un agréable 25 °C et j’ai déjà bu mon premier café sur le pont. Cet après-midi, nous atteindrons probablement les 30 °C et l’air se gonflera de l’humidité tropicale. Mais peu importe, car j’attends cette journée depuis longtemps et je resterai la plupart du temps dehors, sur le pont. Je ne veux pas manquer une miette de ce spectacle ! 

Tout notre groupe semble déjà debout. J’ai aussi aperçu l’ami Fritz. Depuis hier soir, il meurt d’impatience et il m’a raconté qu’il rêve de ce moment depuis très longtemps. À présent qu’il est à la retraite, c’est un rêve qui devient réalité. Peu de temps après, nous apercevons devant nous le massif pont d’acier Las Americanas. Sa route à quatre voies relie quasiment l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord sur une longueur totale de 1 654 m et à une hauteur de 117 m. Le Canal à proprement parler commence immédiatement après. À peine 6 km plus loin, on trouve les écluses de Miraflores. 

Nous faisons la queue comme à une station de lavage automobile. Devant nous, un grand cargo s’engage dans l’écluse, ou plutôt, il est amarré à un câble d’acier et tracté par des locomotives situées de chaque côté de l’écluse. Puis les portes de l’écluse se referment. Nous sommes les prochains. Le panorama est extraordinaire. Lorsque, une demi-heure plus tard, nous sommes tractés par les locomotives électriques dans l’écluse, je ne peux m’empêcher de sourire : le conducteur lève la tête et nous regarde depuis sa petite lucarne, c’est un Panaméen qui arbore un sourire jusqu’aux oreilles. On croirait voir Lukas, l’ami conducteur de locomotive de Jim Bouton. L’écluse se referme derrière nous et le niveau de l’eau commence à baisser lentement, centimètre par centimètre. À bâbord comme à tribord, les murs se rapprochent. Et quelques minutes plus tard, l’immense portail d’acier s’ouvre devant la proue du navire... nous avons passé la première écluse. Et nous en passons encore cinq autres d’ici le soir. Nous n’en ratons aucune, toujours à temps sur le pont. Il a juste fallu retarder un peu l’heure du déjeuner. Fritz, euphorique, jubile d’enthousiasme et à la fin du repas, nous levons notre verre de mousseux à cet évènement unique. Tout au long de la journée, nous descendons de 26 m. 

Entre les écluses, un paysage luxuriant et verdoyant se dévoile sur des kilomètres. Grâce à nos jumelles, nous parvenons à apercevoir près du rivage quelques crocodiles et des oiseaux exotiques. En revanche, les grands chantiers de rénovation du canal sont assurément moins esthétiques. D’ici 2016, les nouvelles écluses modernes entreront enfin en service, permettant ainsi aux navires classés Neopanamax d’utiliser le « Shortcut ». Pour les touristes, ce nouveau passage fera plutôt perdre du charme au canal ; en effet, ce qui a forgé la légende de cette construction du siècle, ce sont justement la « vieille » technique et le poids des efforts et des sacrifices. 

En fin d’après-midi, le canal s’élargit devant nous et se transforme en un immense lac. Ici et là, une petite île verte émerge de la surface de l’eau. Mais ici, rien n’est dû au hasard : le lac Gatún n’est pas un lac naturel. Il a été créé pour la construction du canal de Panama par l’endiguement du Río Chagres et la construction de la centrale hydraulique et du barrage Gatún. Les écluses éponymes nous ouvrent la voie vers les Caraïbes, et c’est à la tombée de la nuit que nous y pénétrons. Le spectacle est toujours aussi impressionnant qu’il y a huit heures plus tôt. Cette journée qui s’achève nous a fait cadeau d’une kyrielle de nouvelles impressions et nous a comblés. Peu de temps après, nous atteignons la côte caribéenne. 

Fritz, lui, conserve un souvenir bien particulier de cette journée exceptionnelle car son visage est cramoisi – ce qui ne l’empêche pas par ailleurs de m’offrir un large rictus. Il était tellement en émoi qu’il en a oublié de protéger son nez et ses tempes dégarnies avec de la crème solaire ! Cela lui est bien égal, il se souviendra longtemps de ce qu’il vient de vivre dans le canal de Panama. Un petit conseil entre nous : emmenez avec vous le classique de Gabriel García Márquez, L’amour aux temps du choléra, la lecture idéale pour cette épopée !

Découvrir les mers du globe avec Kuoni Cruises : vous trouverez ici toutes les informations

Cet article est d’abord paru dans «Horizont».
Photos: DER Touristik Suisse SA

Bonnes raisons de faire une croisière avec Kuoni Cruises

  • Votre spécialiste suisse des croisières depuis plus de 40 ans
  • Meilleurs prix du jour garantis
  • Disponible 365 jours par an
  • Un service personnalisé et des conseils compétents de nos experts en voyages
  • Croisière avec accompagnateur suisse et départs garantis
  • Votre argent est en sécurité chez nous - nous appartenons au Fonds de garantie